Une danse thermique au service des vignes
L'amplitude thermique joue avant tout un rôle dans le cycle métabolique des vignes. Pendant la journée, les températures élevées stimulent la photosynthèse, un processus à la fois chimique et biologique crucial pour garantir la vitalité de la plante. La lumière du soleil permet à la vigne de produire et d'accumuler des sucres. Ces sucres constitueront plus tard une source d'énergie pour les microorganismes durant la fermentation du vin.
Lorsque la nuit tombe et que la température diminue, cette dynamique change. Les basses températures ralentissent les processus respiratoires de la vigne, évitant ainsi une trop grande consommation des sucres produits dans la journée. Mais l’impact de cette fraîcheur nocturne ne s’arrête pas là :
- Elle préserve l’acidité naturelle des raisins, essentielle pour assurer un bel équilibre au vin final.
- Elle contribue au développement des précurseurs aromatiques, responsables des arômes variétaux et floraux dans de nombreuses variétés.
- Elle limite le risque de maladies comme le mildiou ou la pourriture, souvent favorisées par des nuits chaudes et humides.
Au cœur des terroirs climatiques réputés
Le phénomène d’amplitude thermique est particulièrement observé dans certaines régions viticoles emblématiques. Prenons l'exemple de la vallée de Napa en Californie. En été, il n’est pas rare que les températures journalières atteignent 35 °C tandis qu'elles chutent à 12-15 °C la nuit. Ce "choc thermique" est essentiel pour cultiver des cépages comme le cabernet sauvignon, reconnu pour ses tannins riches et ses arômes complexes.
De manière comparable, dans des régions comme les vignobles d'altitude d'Argentine (Mendoza) ou d’Espagne (Ribera del Duero), la forte amplitude thermique favorise une maturation lente mais homogène. Cela permet d’obtenir des vins équilibrés, combinant fraîcheur et concentration.